Archive mensuelles: mai 2018

Appel à se rassembler le 26 mai

Rendez-vous à partir de 12h place de la République côté boulevard Magenta, pour installer notre banderole géante en attendant l’arrivée du cortège. 
Depuis début avril, la ZAD de Notre Dames des Landes est sous occupation policière permanente. 2500 gendarmes, des blindés, des drones, des hélicoptères et des milliers de grenades sont mis à contribution pour écraser ce symbole d’autres possibles, cette preuve qu’il existe des alternatives à l’individualisme résigné qu’on voudrait nous imposer. Des dizaines de lieux de vie ont été détruits, des centaines de blessé.es ont fait les frais de l’ordre républicain et la violence policière s’est concrétisée plus cruellement encore ce mardi quand une grenade a arraché la main droite d’un de nos camarades.
La colère et le dégoût qui nous ont saisis à cette nouvelle, nous les exprimerons le 26 mai aux côtés des travailleurs et des travailleuses en lutte, et aux côtés du comité Adama qui a appelé à investir le cortège de tête de la manifestation.
Car cette démesure dans l’usage de la force et cette mise en scène de négociations truquées que le gouvernement impose à la ZAD, les mouvements sociaux y ont tous goûté depuis un an. Et la présence policière continue, les violences insupportables qui l’accompagnent, les expulsions et le contrôle du territoire pour rétablir l’ordre normé bourgeois, les quartiers dits « populaires » en ont été la cible bien avant la ZAD.
Mardi, sitôt la main de notre camarade arrachée par une grenade que seules les forces de l’ordre françaises utilisent en Europe, un concert de justification s’est érigé en défense de ses bourreaux : il n’avait qu’à pas être là ; il aurait dû s’éloigner de la grenade ; c’est lui et ses complices qui attaquaient la police. C’est de sa faute.
Cette inversion des responsabilités est la stratégie de défense de tous les agresseurs; la suggestion que la victime est en réalité le malfaiteur est celle de la police en particulier. Une fois désigné coupable d’avance aux téléspectateurs, un militant de 21 ans peut perdre une main sans révolter l’opinion publique. Racisés et considérés d’office comme des voyous, Adama Traore, Lamine Dieng et tant d’autres peuvent être tués, et leurs assassins blanchis.
Quant à nous, nous ne nous laisserons pas tromper par cette logique. Nous nous mélangerons samedi au cortège de tête pour crier notre colère aux côtés de celles et ceux qui la partagent, et défier l’ordre que nous combattons aux côtés de celles et ceux qui en pâtissent.
Le collectif francilien de soutien à la ZAD de Notre Dame des Landes répond donc à l’appel du comité pour Adama de prendre la tête du cortège de la manifestation du 26 mai, et appelle tou.tes celles et ceux qui partagent l’espoir d’un monde solidaire et l’ambition de le construire à l’y rejoindre.
ZAD partout !

Lundi 21 mai : repas et bal autogérés en soutien à la zad

147 ans jour pour jour jour après l’écrasement sanglant de la Commune de Paris, aidons les initiatives et communes qui refleurissent à tenir tête aux grenades, aux matraquages, à la répression.

Devant cet immonde édifice construit en 1875 pour « expier le crime des fédérés » dans le cadre d’un « Nouvel Ordre Moral », nous nous sommes retrouvés ce lundi 21 mai pour redire notre détermination.

 

Merci à la Gare XP, à la Fanfare Invisible et à Educ Pop Debout pour leur précieux soutien!

 

Nous, soutiens de la ZAD de Notre Dame Des Landes, déclarons ce jour la Commune du square Louise Michel.

Nous réaffirmons, ici et maintenant, notre droit le plus strict à habiter ces terres que nous avons protégées des griffes d’un progrès archaïque, aveugle à son propre déclin.

Nous appelons, au-delà du périmètre historique de la zone et de toutes tentatives de frontières, à préserver mondialement ce qui peut l’être encore : forêts, prairies, rivages, montagnes, toundras, bocages…

Nous avons dialogué avec le vieux monde tandis que nous construisions le suivant.

Nous ne sommes ni les les bons, ni les méchants.

Nous refusons le spectacle cynique d’un horizon compromis.

Nous agissons pour un présent qui danse et des lendemains qui chantent.

Nous ne nous résignerons plus, nous n’abdiquerons pas.

Nous sommes l’utopie réalisable qui vient.

Nous sommes un peuple, un destin, une devise:
Pour la suite du monde, Zad Partout, Zad Vitam Eternam

 

Et quelques éléments utiles:

Tract anglais Commune

Tracts fr ZAD

En cas de nouvelles expulsions sur la zad, ( à partir de Jeudi 16/05 Probable ) appel à mobilisation et à reconstruction

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mardi 15 mai 2018

Le 17 janvier, nous remportions une bataille décisive en arrachant l’abandon du projet d’aéroport. Nous avons fait plier l’État, lui a voulu se venger : occupation policière du territoire (toujours en cours), refus buté de toute forme de gestion collective, destruction d’un tiers des cabanes, 270 blessés au moins, 60 interpellations, champs inondés de gaz, 11000 grenades tirées en une semaine…

Malgré ce déferlement de violence, une partie du mouvement a posé un geste d’apaisement en déposant des fiches nominatives en préfecture. Pourtant, le gouvernement n’a pas renoncé aux expulsions. Tous les habitats restent menacés. Le gouvernement ne vise-t-il dans le fond qu’à éradiquer la zad et l’espoir qu’elle soulève ?

Nous voulons toujours un territoire vivant, habité, partagé, solidaire, qui laisse la place à toutes celles et ceux qui veulent y vivre. Nous refuserons ensemble tout nouveau tri et expulsions des lieux de vie et espaces d’activité de la ZAD. La pression policière et les ultimatums intenables doivent cesser.

Nous appelons donc tous nos soutiens à rester extrêmement vigilants et prêt.e.s à se mobiliser sur le terrain pour ceux et celles qui pourrons nous rejoindre immédiatement. Nous encourageons également la poursuite des actions décentralisées qui sont menées par dizaines depuis le 9 avril. En cas de nouvelles destructions des lieux de vie nous appelons à une convergence massive sur la zad le dimanche qui suivrait. Ensemble, nous reconstruirons des habitats et cultiverons des jardins vivriers pour toutes les personnes expulsées. Ensemble, nous rebâtirons les lieux d’activité et de partage détruits.

En ces temps où le gouvernement essaie partout de briser les solidarités et les collectifs, nous adressons un fort message de soutien aux exilé.e.s, aux camarades étudiant.e.s, aux cheminot.e.s, aux postier.e.s en grève et à toutes celles et ceux qui résistent dans d’autres secteurs.

Des lieux de rdv et infos pratiques arriveront prochainement sur :
zad.nadir.org et
https://acipa-ndl.fr/

Sur la ZAD : « On ne peut pas vendre notre âme pour faire plaisir au gouvernement »

(Mediapart, 10 mai 2018, par Jade Lindgaard)

À quelques jours d’un comité de pilotage décisif pour l’avenir de la ZAD, ses habitant·e·s vivent un impitoyable dilemme : accepter de composer avec les règles de l’État ou se confronter à la puissance publique. Reportage.

De notre envoyée spéciale sur la ZAD.- C’est l’histoire d’une métaphore balancée par un habitant de la ZAD. Elle part d’une parabole universelle : le mythe d’Œdipe. Tu fais tout pour t’éloigner de la réalisation de l’atroce oracle qui te prédit que tu tueras ton père et coucheras avec ta mère. Mais le destin est le plus fort, et l’horreur se produit.

Quel rapport avec Notre-Dame-des-Landes ? Tu es anarchiste, tu choisis la liberté et l’autogestion, et tu te retrouves dans le cauchemar de la bureaucratie : la parcelle BZ47, tu la déclares en UTH ou en UTA ? Avec ou sans DJA ? Les superficies, on les déclare en hectare ou au mètre carré ? Tu deviens fou.

(suite…)

Bus parisien en renfort avant les expulsions : départ samedi 12/05

Vous avez dit trêve?

La préfète a été claire aujourd’hui: seuls quelques projets individuels seront acceptés. Pour les autres on verra plus tard. Et pour tous les lieux qui avaient décidé de ne pas céder à l’injonction du gouvernement, ils seront expulsés dès la semaine prochaine.

C’est donc bien l’esprit de la zad qui est menacé de disparaitre: un lieu d’accueil et de libertés, un lieu de vies collectives, d’entraides.

Nous répondons aux appels à soutien et à converger en masse sur la zone pour participer à des chantiers collectifs et crier tous ensemble. Nous relayons cet appel à tous ceux pour qui « ZAD partout » signifie quelque chose qui renvoie à chacune de nos luttes, à tous ceux pour qui « ZAD vivra » porte nos espoirs de lendemains qui dansent et qui chantent, à tous ceux pour qui « ZAD générale » évoque l’universalité du combat qu’il faut mener contre ce monde archaïque et aveugle à son propre déclin.

Il est très probable que des opérations de destruction reprennent dès le 15 mai. Les copains ont besoin de nous pendant cette semaine cruciale ! (suite…)